En France, la culture du chanvre industriel n’est autorisée qu’à condition d'utiliser des graines contrôlées (variété et fournisseur) et la commercialisation du CBD est autorisée à condition que la plante dont est issu le produit contienne moins de 0.2 % de THC (teneur auparavant attribuée au produit fini, transposée à la plante par une clarification de la réglementation en juin 2018). Elle devrait prochainement se conformer au taux de 0.3% fixé par l'Europe.

Le CBD synthétique est, quant à lui, est autorisé.

En 2015, le cannabidiol était à l'ordre du jour d'une réunion de l'ANSM pour son usage en vapotage dans les cigarettes electroniques.

En 2016, l’Association européenne du chanvre industriel demande une réglementation raisonnable dans l’alimentaire, la cosmétique, la médecine naturelle à base de plantes et comme médicament, en exposant que : "Le CBD a un large éventail d’effets physiologiques bénéfiques et un profil favorable en termes de sécurité du consommateur. De nombreuses études scientifiques prouvent le potentiel thérapeutique pour un grand nombre de maladies et de symptômes comme les troubles anxieux (comme le syndrome de stress post-traumatique), l’obésité, l’épilepsie, la dystonie, le diabète, le cancer, la neuro-dermatite et la maladie d’Alzheimer. Ses propriétés antibactériennes peuvent être utilisées pour prévenir l’infection et contrôler l’inflammation puisque le cannabidiol est efficace contre les staphylocoques, les streptocoques et même contre le SARM cliniquement pertinent (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline). Les effets pharmacologiques à des doses plus faibles sont des propriétés de maintien de la santé (effets physiologiques). Ceux-ci incluent des effets antioxydants, neuroprotecteurs et anti-inflammatoires. Par exemple, il est un antioxydant neuroprotecteur plus puissant que l’ascorbate (Vitamine C) ou le tocophérol (Vitamine E). En tant qu’ingrédient cosmétique, le CBD peut être utilisé pour diminuer le sébum/sébocytes."

En novembre 2017, l’OMS s’est réunie pour examiner préalablement le CBD en tant que substance psychotrope potentielle, en mettant le cannabidiol sous le risque d’un classement similaire à celui du THC. A la suite de ces évaluations, les représentants de l’OMS ont fait parvenir à la Commission des Stupéfiants des Nations Unies (CND) leurs résultats, indiquant qu'"à ce jour, il n’y a aucune preuve d’utilisation récréative du CBD ou de problèmes de santé publique liés à l’utilisation de CBD pur". En fait, les preuves suggèrent que le CBD est un composant actif majeur du cannabis thérapeutique, parmi d'autres ingrédients, qui réduit les effets psychotropes du THC.

Alors que dix-sept pays européens ont déjà autorisé le cannabis à des fins médicales, la Ministre de la Santé en France, Agnès Buzyn, avait indiqué dans sa déclaration du 24/05/2018 qu'une porte pouvait être ouverte au cannabis thérapeutique : "La France a pris du retard au sujet des recherches sur le cannabis médical. Il n’y a aucune raison d’exclure le cannabis pour traiter ces douleurs. Ça pourrait arriver en France." "Je pense que nous avons du retard. Je ne peux pas vous dire à quelle vitesse nous allons le développer mais en tous les cas, j’ouvre le débat avec les institutions responsables de ce développement. Il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes. J’ai demandé aux différentes institutions qui évaluent les médicaments de me faire remonter l’état des connaissances sur le sujet."

Cependant, l'administration s'était tout aussi empressée de fermer les portes via une publication de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) en précisant que la teneur inférieure de 0,2% de THC était attribuée à la plante et non plus au produit fini, dans lequel toute présence était désormais interdite.

Le 25 octobre 2019, l'amendement déposé par le député Olivier Véran (LREM) a été voté à l'Assemblée Nationale, donnant le feu vert pour une expérimentation du cannabis thérapeutique sur 3000 patients en France en 2020 et sur une durée de 2 ans. L'ANSM avait donné son aval au mois de juillet.

En janvier 2020, l'Assemblée Nationale a constitué une mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis, qui a rendu ses premières conclusions au deuxième semestre de l’année 2020. Le décret tant attendu est paru le 9 octobre 2020 au Journal Officiel, indiquant que les essais du cannabis thérapeutique devraient commencer au plus tard fin mars 2021.

Dans son arrêt du 19/11/2020, la Cour Européenne de justice, dans l'affaire Kanavape, a considéré que le CBD n'était pas un produit stupéfiant et qu’une mesure nationale qui interdit la commercialisation des produits à base de CBD issue de la plante entière constitue une entrave à la libre circulation des marchandises. A cette issue, la Mildeca a publié un communiqué indiquant qu'elle avait pris acte de cette décision et que les autorités françaises étudieraient les voies et moyens pour prendre en compte ces conclusions.

Le 02/12/2020, après 60 ans d'interdiction, l'ONU a reconnu les propriétés thérapeutiques du cannabis en reclassifiant la plante, ne la considérant plus comme "particulièrement susceptible d'abus et de produire des effets néfastes".

Fin décembre 2021, la France a clarifié sa position en publiant un arrêté gouvernemental selon les recommandations de la Mildeca : autorisation de l'exploitation de toutes les parties de la plante, taux de THC relevé à 0.3 % et interdiction de vendre ou de détenir des feuilles et fleurs. A son tour, la justice administrative est appelée à se prononcer...

En 2023, la fleur de CBD ainsi que tous les autres produits à base de CBD comme les huiles de CBD sont autorisés mais ne doivent pas contenir plus de 0,3% de THC.